Enchâssement
28 août 2007 par Amarante
Saint-Cirq-Lapopie, août 2007.
28 août 2007 par Amarante
Saint-Cirq-Lapopie, août 2007.
24 août 2007 par Amarante
21 août 2007 par Amarante
Ou : Dialogues de bêtes
— Pourriture ! Je ne peux pas me garer ici non plus !
— Attention à l’arbre !
— T’as ptêt des doutes sur mes capacités à manoeuvrer, mais là, j’en suis au moins à 80cm… Non, mais ça suffit ! On ne se moque pas de mon demi-tour !
— Mais je n’ai rien dit là !
— Non, je parlais à l’oiseau qui ricane.
— Ah ? Ce ne sont pas tes pneus qui font ce bruit-là ?
L’épisode 1 ici-même, le 2 chez Mlle Moi où elle daignera peut-être continuer la série.
19 août 2007 par Amarante
Ou : “Mlle Moi et Amarante en vacances”
— Dis, cette glissière en bois, elle était au bord de la route, tout à l’heure ?
— Euh… Le précipice non plus à mon avis.
— Mais où est-ce qu’on s’est trompées ?
— On a dû passer dans une autre dimension, c’est ce connard de Saint-Amadour, à toujours vouloir faire des miracles.
— Non, mais attends, où est-ce que je vais faire demi-tour, moi ?! Ya que des virages sur cette route !
— Tant pis, on va faire du tourisme. Encore.
— Oui, on ne s’était pas encore perdues aujourd’hui. Il était temps, la nuit tombe.
…
—Ah ouais, quand même, on a vachement roulé en fait avant de s’en rendre compte: on s’était plantées dès le départ.
La suite chez Mlle Moi…
28 juillet 2007 par Amarante
Je me suis attelée à la tâche ingrate de trier et ranger mes cours de l’année. Prises de notes, polycops et monceaux de photocopies : certains ayant déjà bénéficié d’un semblant de classement pendant l’année, d’autres abandonnés dans diverses chemises, après mes révisions et mon séjour à Paris, tous provoquant chez moi de fortes crises de procrastination. Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg qui a envahi placards, tiroirs et grenier (et qu’il faudra bien considérer sérieusement un jour, plus ou moins proche, selon le verdict de l’Éduc’ nat’ — mercredi pour l’affectation en académie)…
J’ai enfin retrouvé l’annuaire de classe recensant tous mes petits camarades, égaré entre septembre et octobre (fallait-il y voir un acte manqué ?). Je me suis aperçue avec étonnement que le prof qui faisait cours sur Euripide avait tout de même réussi à se fendre d’un poly regroupant des résumés des Phéniciennes, des Sept contre Thèbes d’Eschyle et de la Thébaïde de Racine (ça aurait même pu m’être utile, mais je me demande encore comment je l’ai récupéré — sûrement pas en allant en cours). J’ai jeté avec jubilation les sujets de l’écrit et les quelques thèmes grecs que j’avais eu le courage de faire. Mais il va de soi que je garde religieusement les thèmes latins.
Je n’ai pas encore décidé du sort que je réserve à Marot et Cleveland…
Et Saint-John Perse vient de tenter de se suicider en se jetant du haut de l’étagère (éprouverait-il quelque remords à m’avoir torturé pendant ma leçon ?)…
Bilan de l’année : un carton d’archives, un grand sac poubelle, beaucoup de papier brouillon, un raton-laveur.
24 juillet 2007 par Amarante
On est bien loin de nos jours de l’antique et vénérable mythe du centaure. Qui fréquenterait aujourd’hui les centres équestres s’apercevrait rapidement que la plus noble conquête de l’homme est devenu un être hybride, vaguement monstrueux, issu d’expérimentations génétiques brillantes, peut-être, mais fort douteuses. — Je ne parle néanmoins pas des distinguées montures de propriétaires, je tiens à le préciser, moi qui appartient à la plèbe des cavaliers de club. Quoique… —
La fréquentation, à pied ou à cheval, des écuries et des reprises vous prouvera également qu’il ne faut pas vous fier à vos yeux : ces créatures à quatre jambes (je rappelle au néophyte que le cheval n’a pas de pattes), sabots, encolure, queue et crinière, ne sont pas des chevaux. Non. Celui-ci est un treuil. Cet autre un fauteuil. Celle-là un croisement entre morue et planche à pain. Dans le box du fond, vous pourrez admirer un spécimen remarquable de fer-à-repasser.
En carrière, vous croyez peut-être savoir sur quoi vous montez, mais vous ignorez sûrement vers quel océan il vous embarque…
Où est donc passé Pégase, je vous le demande ?!
* Oui, je cite Dolores Umbridge, je suis allée voir Harry Potter au cinéma hier (mais je résiste pour l’instant à la tentation d’acheter le 7e tome).
Et oui, je suis retournée monter aujourd’hui, après un moins d’interruption pour cause de torture intellecturelle à Paris. Je serai donc percluse de courbatures demain, parce que les grands steaks d’1m75 au garrot, ce n’est pas tellement mon gabarit !
21 juillet 2007 par Amarante
En pleine crise de paranoïa galopante — personne ne m’aimeuh, le monde entier m’en veut, on ne répond pas à mes mails, ma mère m’a suffisamment cassé les pieds pour que je rentre brutalement à Lyon, le garage Ren@ult et la Préfecture de Lyon ont conspiré pour que je parte avec des plaques provisoires et que je doive rentrer à Belfort chercher ma carte grise, le gîte rural dans le Lot ne donne pas confirmation de ma réservation, ma voisine du dessous ajoute à mes insomnies, mon marchand de fruits est en vacances, et en plus il pleut…
Un seul remède : le restau syrien.
Le patron nous baise la main et nous appelle “Princesses”, comme à son ordinaire — Les filles qui suivent des régimes pour se sentir belles n’ont vraiment rien compris : il suffit d’aller manger chez lui. L’accueil est flatteur et la cuisine sublime…
Départ pour Alep : entrées à déguster dans un ordre précis (d’abord les galettes, puis la viande hachée marinée qu’il faut manger en même temps que l’houmous, la salade aux mystérieux dix-sept ingrédients, et enfin le taboulé), boeuf à la cerise (remonte-moral obligatoire), mouhalabieh pour changer du Dessert des mille et une nuits, recette vieille de 1200 ans, fromage blanc frais et sauce tiède à la cannelle (mais il faut varier les plaisirs). Un bisou du patron, le digestif offert par la maison, et la promesse de revenir bientôt !
Retour à pied. Il fait frais, mais la pluie a cessé. Le Rhône roule des eaux sombres et huileuses. Ca sent la pluie, le platane mouillé, le fleuve. Les Berges sont presque désertes, vacances et mauvais temps se conjuguent pour laisser danser seules sur le fleuve les lumières de la ville.
Et Saint-Pothin s’élève toujours près de chez moi en insulte au Parthénon en particulier, et à l’Architecture en général…
Vingt-cinq ans, l’agreg, une voiture, le ventre plein : que me manque-t-il finalement, sinon des détails ?
Il y a des gens qui voyagent au Ladakh pour de vrai, moi je me contente de voyager en dessin. Cela faisait déjà quelques temps qu’une photo de You me faisait de l’oeil, en voici le résultat :
19 juillet 2007 par Amarante
Contre-coup des oraux, j’imagine, je viens de passer dix jours à traîner : je n’ai rien fait, rien dessiné… Je poste donc quelques vieilleries.
Il s’agit de quelques aquarelles réalisées en 2005, avec une grande minutie et plusieurs heures de travail, au grand dam de ma prof, pour qui l’aquarelle se travaille rapidement, lâchée. Il m’aura fallu trois ans pour sortir de ma phase “maniaque”, mais le naturel revient au triple galop si je ne me surveille pas !
Les deux derniers sont des croquis aquarellés, retravaillés à l’encre de Chine, à la manière d’un carnet de voyage.
Le ciel est bleu, le soleil brille, les oiseaux chantent… Non, j’exagère : il fait un temps pourri à Paris. Mais peu importe, je ne le vois pas. Il y a un petit ressort qui s’est libéré dans ma poitrine, qui continue à rebondir et me fait sourire bêtement depuis ce matin. J’ai réussi l’agrégation !
Deux ans de galère et d’incertitude qui se terminent. Pour l’instant, j’idéalise encore (je vais attendre mon affectation début août pour me rappeler que je vais me retrouver devant une classe en septembre — histoire de profiter un peu avant de recommencer à stresser). Mais je vais enfin pouvoir regarder des séries américaines, lire des polars, dessiner sans culpabiliser ! Et j’ai un pain d’argile qui m’attend depuis presque un an…